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Vilmos naquit à
Sighisoara en Transylvanie dans la partie hongroise de l'Empire
austro-hongrois (actuelle Roumanie) d'une famille noble hongroise,
dont il était le huitième enfant sur neuf. Son
père mourut en 1898 et il reçut l'éducation
de sa mère, et de précepteurs particuliers. Ensuite,
il intégra le lycée jésuite de Kalksburg
en Autriche, puis de Kalsca en Hongrie. C'est en 1909 qu'il entra
au séminaire de Györ. Vilmos poursuivit ses études
de théologie à l'Université jésuite
d'Innsbruck et fut ordonné prêtre en 1915. Pendant
la Guerre, il fut vicaire à Gyula et ensuite chapelain
militaire de la Croix-Rouge austro-hongroise. Il fut ensuite
préfet au séminaire de Nagyvarad avant de devenir
curé de Gyula. L'après-guerre fut une période
très difficile, aggravée par l'invasion militaire
de Gyula, Vilmos Apor montra alors à la fois son esprit
de charité et son caractère ferme, défendant
les otages, soutenant les droits de l'Église sous le régime
de Miklós Horthy, s'opposant aux idées du National
Socialisme, tout en ne négligeant pas le soin des plus
démunis. Il était surnommé le "Curé
des pauvres". Le cardinal Pacelli, futur pape Pie XII, fit
un voyage en Hongrie lors du Congrès Eucharistique de
Budapest, en mai 1938, et c'est en 1941 qu'ayant été
élu pape, il nomma Vilmos Apor évêque de
Györ alors que la Hongrie basculait dans le camp du Troisième
Reich. En 1944, la Hongrie fut occupée par le Reich, et
les lois raciales promulguées. Monseigneur Apor s'éleva
alors vivement contre celles-ci, protestant contre la création
d'un ghetto à Györ, faisant parvenir des secours
aux déportés, tout en multipliant les sermons et
la prédication de l'Évangile. En novembre 1944,
les Soviétiques étaient aux portes de la ville
qu'ils prirent définitivement, en mars 1945 pendant la
Semaine sainte. C'est le 28 mars, mercredi saint, que des soldats
soviétiques se présentèrent à l'entrée
de l'évêché, où s'était réfugié
un grand nombre de femmes des environs. Monseigneur Apor refusa
de les livrer aux soldats, craignant pour leur vie et pour leur
dignité. Il célébra sa dernière messe
le Jeudi Saint, et le lendemain, les soldats revinrent, exigeant
qu'on leur livre les femmes, il refusa à nouveau, les
soldats lui tirèrent dessus à bout portant avant
de s'enfuir. Vilmos Apor fut transporté à l'hôpital
où il fut opéré. Il put encore communier
le jour de Pâques et mourut le lendemain de suites de ses
blessures. |
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