28 mars

(8 références)

 

St Gontran (+592)

icône contemporaine de Constantin Zaponidis (image prise sur www.forum-orthodoxe.com)

Petit-Fils de Clovis et roi de Bourgogne, il connut cette époque féroce et cruelle où la reine Frédégonde fit assassiner sa soeur, son beau-frère, son mari et l'évêque Prétextat. Clotaire II fit périr Brunehaut, reine d'Austrasie, en l'attachant à un cheval au galop. Lui-même, fit bien quelques écarts dans la fidélité conjugale, répudia sa femme, en vint à tuer son médecin, crimes qu'il ajoutait à bien d'autres. Et puis, il se convertit, pleura ses péchés pendant le reste de sa vie, racheta ses fautes par ses grandes libéralités envers les pauvres, qui le surnommèrent "le bon roi Gontran". Vers la fin de sa vie, il entra au monastère Saint-Marcel de Châlon-sur-Saône. Peu après sa mort, il fut proclamé saint par son peuple.

Ste Gundeline (+750)

Ste Gundelinde était la fille d'Adelbert, duc d'Alsace, et la soeur de Ste Attale et de Ste Eugénie. Elle fut élevée par Ste Odile, sa tante, qui gouvernait les deux monastères d'Hohenbourg et de Niedermunster ou Bas-Moutier. Après la mort de sa tante, Gundelinde fut élue abbesse de Niedermunster en même temps que sa soeur Eugénie devenait abbesse d'Hohenbourg. C'était l'an 722. Gundelinde marcha sur les traces de sa tante, et à sa mort, elle fut enterrée dans l'église du monastère. Plus tard on mit son corps dans une châsse d'argent qui fut placée sur l'autel où elle resta jusqu'en 1542, lorsque le monastère fut consommé par un incendie. Les guerres de religion qui désolaient alors l'Alsace ayant empêché qu'on ne le rebâtit, les reliques de la sainte furent transportées en partie à l'église collégialle de Mossheim et en partie à Notre-Dame-des-Ermites.

St Hilarion de Pélécète (VIIIème siècle)

icône contemporaine

Prenant sur lui le joug du Christ dès son enfance, St Hilarion se purifia de toutes les passions par l'ascèse et la prière continuelle. Il était si compatissant envers les pauvres, qu'il lui arrivait souvent de leur donner son seul vêtement et de continuer, nu, sa route. Humble, affable et d'humeur toujours enjouée, il fut placé à la tête du monastère du Pélécète, au Mont Olympe de Bithynie, au temps de la persécution iconoclaste. Son expérience de la contemplation de l'image du Christ déposée en lui, lui permit de confesser avec audace le bien-fondé de la vénération des Saintes Icônes et de supporter maintes persécutions de la part des tyrans (vers 754). En récompense de tous ces combats pour la vertu et la vérité, Dieu lui accorda la gloire éternelle et fit jaillir de son tombeau quantité de miracles.

St Eustrate le jeûneur (+1097)

Moine de la laure des Grottes de Kiev, il se faisait remarquer par son humilité, son obéissance et sa vie ascétique. Capturé par les turcs du khan Boniak, il fut vendu comme esclave avec une cinquantaine d'autres habitants de Kiev à un marchand de Chersonèse qui voulut leur faire renier le Christ en les faisant mourir de faim. Ils périrent les uns après les autres, St Eustrate restant seul parce qu'il avait l'habitude de jeûner. Le marchand, furieux de la perte ainsi occasionnée par la mort de tous ses esclaves, le fit clouer sur une croix.

 

Bse Jeanne-Marie de Maillé (+1414)

Ses parents l'engagèrent dans le mariage alors que son coeur était pour la virginité. Les jeunes époux prirent les commandements de Dieu comme règle de conduite et ces châtelains adoptèrent trois enfants pauvres. La maladie frappa Jeanne-Marie. Leur château fut pris d'assaut par les Anglais après la défaite de Poitiers en 1356. Son époux mourut après seize années de bonheur conjugal. Refusant de se remarier, Ste Jeanne-Marie se retira à Tours, se préoccupa des malades, des indigents, des mendiants. Elle donna tous ses biens, ses terres et seigneureries au monastère du Liget. Repoussée par les riches comme insensée, elle se fit humble servante à l'hôpital de Saint-Martin. C'est là qu'elle connut de nombreuses grâces mystiques. Peu à peu, sa sainteté fut reconnue. Elle pria et oeuvra pour l'extinction du grand Schisme d'Occident. Tertiaire de St François, elle vint habiter près du couvent des Cordeliers de Tours et, de cette pauvre demeure terrestre, elle s'en fut vers la Cité céleste.

Marc Chagall (1887-1985)

Né en Russie, Marc Chagall part en France en 1910, afin d'y approfondir ses connaissances en arts plastiques et d'y rencontrer les tenants de l'avant-garde. Cinq années plus tard, s'estimant prêt pour le retour au pays, il devient Commissaire du peuple aux Beaux-Arts, et fonde une académie où il enseigne - entre autres - Malevitch. Mais, à l'instar de ce dernier, la politique russe décourage Chagall qui revient en France. Marqué par la tradition juive et le folklore russe, il élabore une iconographie très personnelle autour de figures récurrentes - le violoniste, l'acrobate, le Christ, les amoureux, la vache, etc. - qu'il agence dans ses toiles et tapisseries de manière à restituer ses états d'âme, et notamment son angoisse à l'aube de la Seconde Guerre. Après un voyage en Israël, Chagall décrit la Bible « comme la plus grande source de poésie de tous les temps » et dès lors il dit avoir « cherché ce reflet dans la vie et dans l’art ».

Ste mère Gabrielle (1897-1992)

icône contemporaine

"Si tu aimes, le monde est beau."

"Tous les matins, signons "carte blanche" sur la nouvelle page du livre que nous ouvrons, et laissons Dieu écrire ce qu'Il veut."

Avrilia (Aurélie) Papayannis naquit à Constantinople et eut une enfance et une jeunesse heureuse auprès d'une famille aisée et aimante. D'abord infirmière, elle a quarante ans lorsqu'elle part à Londres, avec juste une livre en poche, munie de sa seule confiance en Dieu qui la menait. Gouvernante, elle étudie la chiropodistie, sorte de physiothérapie. Sa vocation se précise alors : secourir les détresses humaines, physiques, psychiques et spirituelles, partout où l’on faisait appel à son aide, à la fois par la présence, le toucher et la parole. Ce qu'elle gagnait alors, elle le donnait presque entièrement aux pauvres, se refusant de faire la moindre réserve. A son retour en Grèce, elle continue de voyager. Elle ira par exemple aux Etats Unis où elle rencontrera Martin Luther King. A la mort de sa mère bien-aimée, Avrilia, qui a alors 56 ans, est conduite en Inde, après un long périple : l’Autriche, la Suisse, l’Italie, Israël, le Liban, la Jordanie…Elle y soigne les lépreux, tout en témoignant du Christ partout où elle va. Cinq ans plus tard, elle entend l’appel à la vie monastique, quitte l’Inde et entre au monastère de Marthe et de Marie à Béthanie. Mère Gavriilia (Gabrielle), comme elle s'appelle dorénavant, y resta rattachée jusqu’en 1966. Elle poursuit ensuite sa vocation d’" itinérante de Dieu ", répondant aux appels des uns et des autres : elle passe environ un an au Kenya dans une mission orthodoxe, soignant les malades, enseignant aux analphabètes. Atteinte d’un cancer, elle retourne à Athènes en 1990 : après quarante jours, pendant la Semaine sainte, le cancer disparaît durant la célébration de la Divine Liturgie. Elle se retire enfin dans un ermitage à l’île de Léros, et elle y recevra le grand schème monastique avant de partir pour son dernier voyage.
La vie de mère Gabrielle est une manifestation vivante de l’abandon à la Providence divine et du don de soi pour le prochain, ceci dès son séjour en Angleterre. Elle avait comme pratique de dire " oui " à tout. En réponse à un missionnaire qui la critiquait parce qu’elle n’avait pas appris de langues indiennes afin d’évangéliser, mère Gabrielle répondait qu’elle avait appris cinq langues : " La première, c’est le sourire, la deuxième les larmes, la troisième le toucher, la quatrième la prière, la cinquième l’amour : avec ces cinq langues je parcours le monde. " Moniale en esprit bien avant de prendre l’habit monastique, elle ne possédait que quelques affaires personnelles, et ne faisait pas d’économies ; elle était prête à accomplir une mission là où l’on l’appelait, sur tous les continents ; elle attendait que Dieu lui donne un signe, qu’il envoie quelqu’un sur son chemin pour lui indiquer ce qu’elle devait faire, et elle le faisait. Tout simplement.

Maïti Girtanner (1922-2014)

Née en 1922 près de Saint-Gall (Suisse) d’un père suisse et d’une mère française, Maïti Girtanner est élevée par son grand-père maternel, professeur au Conservatoire national supérieur de Paris, dans la maison familiale du Poitou. Elle révèle très tôt un immense talent de pianiste. Entrée dans la Résistance à 17 ans en jouant les passeurs au bord de la Vienne, elle est arrêtée et condamnée à mort en 1943. Croupissant dans une cave avec une vingtaine d’autres détenus, elle devient le jouet de Léo, 26 ans, jeune médecin recruté par la Gestapo pour éliminer les « terroristes » avec les techniques de torture les plus sophistiquées. Par des atteintes multiples à la moelle épinière, il fait en sorte de détruire le système nerveux de la jeune femme. Elle sera sauvée in extremis en février 1944, mais gardera des séquelles irréparables. « Très, très vite, j’ai eu le désir fou, irrépressible, de pouvoir pardonner à cet homme », confie-t-elle face à la caméra, cinquante ans plus tard. Celle qui ne retouchera jamais un piano, renoncera à se marier et à avoir des enfants, le vit venir à elle en 1984. Malade, à l’article de la mort, « Léo », dont elle ne prononça jamais le nom de famille, s’était souvenu de ses conversations avec cette jeune femme à l’intelligence vive, qui parlait de Dieu et de « l’après-vie » avec ses compagnons de torture. « Qu’est-ce que je peux faire ?? », lui demande alors celui qui était devenu un père de famille respecté. « Ne vivez que d’amour, puisqu’il vous reste quelques semaines. » À ceux qui la rencontraient, elle confiait dans ses dernières années : « Je prie encore pour lui. Et je suis sûre que le Seigneur a entendu ma prière. »

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