30 novembre

(5 références)

 

St André (Ier siècle)

icône contemporaine

André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon, il était pêcheur. Recherchant Dieu, il avait d’abord été le disciple du prédicateur Jean le Baptiste, qui l’avait certainement baptisé. Lorsque Jean-Baptiste désigna Jésus-Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu », « l’Agneau de Dieu qui l'emporte sur les péchés du monde » (Jean I, 29-40), il le suivit et ne le quitta plus. Il fut ainsi le premier disciple appelé par Jésus-Christ.
André servit souvent d’intermédiaire. Il présenta notamment son frère Simon à Jésus ; puis, lors de l’épisode de la multiplication, il amena le jeune garçon portant les cinq pains et les deux poissons ; lorsque des Grecs voulurent rencontrer Jésus, c’est encore à lui qu’ils s’adressèrent.
Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage, tout autour des côtes de la mer Noire. Diverses sources font mention de son martyre à Patras, en Grèce, sur une croix en forme de X, appelée depuis, croix de St André.

St Tugdual de Tréguier (+563)

icône contemporaine

Tugdual (ou Tudal ou Tudwal ou Tugal), est le fils du roi Hoël ler et de Ste Koupaïa en breton, et le frère du roi Hoël II, de Ste Sève et de St Lunaire, d'origine galloise. Il est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne.

Il passa en Armorique au début du VIe siècle, débarqua au Conquet, fonda un monastère à Lan Pabu, devenu Trébabu, en Léon, puis un ermitage à Saint-Pabu, sur l'Aber-Benoît. Il fonda aussi le monastère de Tréguier, obtint l'aide de l'évêque d'Angers et du roi Childebert contre Conomorre. Il se rendit à Rome en 548, arriva à la mort du pape et fut désigné comme pape par une colombe blanche. Il revint à Tréguier où il mourut le 30 novembre 563.

 

St Nikon de Radonège (+1420)

icône russe

 

Né à Youriev entre Rostov et Radonège en Russie, il aurait voulu entrer au monastère de la Sainte-Trinité. Mais, trop jeune, il fut refusé par St Serge qui le fit entrer dans un monastère de Serpoukhov. Quelques années plus tard, il fut rappelé par St Serge lui-même qui en fit le second du monastère et, à sa mort, St Nicon fut élu higoumène, montrant pour chacun des moines, tendresse et attention. Il connut la destruction de la "laure" par les Tatares. Il la réédifia et fit décorer l'église où reposaient les reliques de St Serge par les admirables fresque de Daniel le Noir et de St André Roublev. Il est enterré face au tombeau de St Serge.

 

Mary Harris Jones (1837-1930)

Elle avait 66 ans quand elle mena des enfants, doigts arrachés, yeux aveugles à force de travailler, jusqu’au pas de la porte du Président. Et pour la première fois, l’Amérique ne put plus détourner le regard. 1903, L’âge doré de l’Amérique, Rockefeller et Carnegie bâtissaient des palais pendant que des enfants travaillaient 12 heures par jour dans les mines et les usines. Ce n’était pas caché, c’était l’économie du pays. 2 millions d’enfants de moins de 15 ans travaillaient. Certains avaient 5 ans. Ils perdaient leurs doigts dans les machines. Ils devenaient aveugles à cause de la poussière. Leurs colonnes vertébrales se tordaient sous des charges trop lourdes. Ils mouraient dans des effondrements de mines et des incendies d’usines. Et l'Amérique appelait cela le progrès. Née en Irlande, immigrée aux États-Unis, enseignante puis couturière, Mary, Mother Jones, comme l'appelèrent plus tard les ouvriers, avait une famille. La tragédie frappa. En 1867, elle perdit brutalement son mari et ses 4 enfants de la fièvre jaune. Elle avait 30 ans. Elle déménagea à Chicago, reconstruisit tout, puis perdit encore tout dans le Grand incendie de Chicago en 1871. Alors elle se consacra au mouvement ouvrier et devint bientôt la mère des travailleurs, la plus redoutée des organisatrices. Gouverneurs, policiers, patrons de mines, tous la craignaient. En 1903, elle découvrit le sort des enfants des filatures de Pennsylvanie. Alors elle eut une idée historique : marcher avec eux jusqu’au Président Roosevelt. Le 7 juillet 1903, environ 200 km, 3 semaines de marche. Des enfants mutilés, aveuglés, affamés, marchant dans la chaleur. Ils portaient des pancartes : « Nous voulons du temps pour jouer. » « Nous voulons aller à l’école. ». À chaque ville, elle tenait des rassemblements : « Voici un enfant qui devrait être à l’école. Au lieu de ça, il a perdu ses doigts pour fabriquer vos chemises bon marché ! » Les journaux publièrent leurs photos. Des enfants aux yeux vides, aux mains bandées, aux corps cassés. L'Amérique ne pouvait plus prétendre ne pas voir. Roosevelt refusa de les recevoir. Le Secret Service les repoussa aux grilles. Mais la bataille était déjà gagnée. La nation parlait enfin du travail des enfants. Les politiciens eurent peur. La conscience publique venait de changer. La marche ne fit bien sûr pas disparaître le travail des enfants du jour au lendemain. Il fallut attendre 1938 et la Fair Labor Standards Act pour l’interdire. Mais 1903 fut le moment où l’Amérique dut regarder. Mother Jones lutta 20 ans encore. Arrêtée, menacée, expulsée, elle revint toujours, et mourut en 1930 après 60 ans de lutte.

Etty Hillesum (1914-1943)

Née le 15 janvier 1914 dans une famille juive libérale de Hollande, Esther, dite Etty, rencontre en 1941 après ses études de droit, le psychothérapeute Julius Spier dont elle devint l’élève, la secrétaire, et l’amie intime. Il lui fait découvrir toute la richesse de la Bible et la prière. Grâce à la lecture quotidienne de la Parole de Dieu et la rédaction de son journal, Etty entre dans une grande familiarité avec Dieu, dont elle devine l’étincelante présence cachée dans chaque être humain en proie à la détresse. Elle se découvre capable de rendre grâce, et décide d’ « être là » auprès de ceux de son peuple en proie à la détresse et l’angoisse de la déportation, dans un mouvement de fidélité à soi et à Dieu. Engagée dans les services administratifs du Conseil juif d’Amsterdam en juillet 1942, elle est envoyée à sa demande au camp de transit de Westerbork, où elle choisit de rester sans tirer avantage de son statut de fonctionnaire. Elle s’invente toutes sortes de tâches et se dépense sans compter auprès de ceux qui attendent de semaine en semaine leur déportation. Déportée finalement aussi avec les siens en septembre 1943, elle meurt à Auschwitz le 30 novembre.

" Je ne me fais pas beaucoup d'illusions sur la réalité de la situation et je renonce même à prétendre aider les autres ; je prendrai pour principe d'"aider Dieu" autant que possible et si j'y réussis, eh bien je serai là pour les autres aussi... Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t'en demande pas compte, c'est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m'apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon coeur que tu ne peux pas nous aider, mais que c'est à nous de t'aider à défendre jusqu'au bout la demeure qui t'abrite en nous. "

jour précédent jour suivant