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La Résurrection

Détail de N.D. du Rosaire (15 x 15 cm)

 

" Le Christ Jésus, de condition divine, ne retins pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave. Devenant semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son aspect, il s'humilia plus encore, devenant obéissant jusqu'à la mort et à la mort sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a conféré le nom qui est au-dessus de tout nom afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers et que toute langue proclame que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père " (Ph,2, 6-11).

" Il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts " (symbole des Apôtres).
" Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a vaincu la mort ; à ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie " (tropaire de Pâques).
" Tu es descendu sur terre pour chercher Adam que tu voulais sauver ; mais, ô Maître, sur la terre ne le trouvant pas, jusque dans l'Enfer tu es allé le rechercher " (Samedi Saint, matines).

Les icônes comme les Evangiles ne parlent pas du moment même de la Résurrection. Le mystère est trop grand. Seul le tombeau vide est donné comme signe de cette victoire sur la mort, avant que le Christ vivant ne se manifeste à ses proches. L'icône officielle de cette " fête des fêtes " figure un épisode mentionné dans le Symbole des Apôtres, et plus discrètement dans la lettre aux Philippiens (priée dans l'office le samedi soir) ou la première lettre de Pierre. Il s'agit de la descente du Christ aux enfers, lieu mythologique de la détention des défunts, d'où il était impossible de sortir. Les enfers sont synonymes de mort et de mal, d'absence de vie, d'absence de Dieu. La distinction entre l'enfer, au singulier, et les enfers, au pluriel, n'a jamais été très marquée dans l'orthodoxie. Ils sont généralement représentés en noir, couleur (ou non couleur) rarement utilisée autrement sur l'icône. Ce qui est montré à travers cet épisode, est la conséquence de la Résurrection du Christ. Par sa mort, il détruit la mort, destruction symbolisée par les portes brisées sous ses pieds, dont les gonds et les clés sont disséminées alentour (les enfers étant considérés comme une prison, le lieu par excellence de l' " enfer-mement "). Et par sa Résurrection, il relève tous les hommes, dont Adam et sa compagne Eve sont les représentants sur l'icône. La Lumière, symbolisée par la gloire bleue rayonnante sur laquelle il se détache, envahit les ténèbres. Il tient une croix à la main, comme le guerrier porte son étendard, ou l'arme par laquelle il a vaincu, et attrape Adam, commençant à le soulever, à le remonter, le ressusciter. Rencontre du Nouvel Adam et de l'Ancien, qui manifeste la régénération de l'homme, son salut.