23 août

(4 références)

 

  Ste Tydfil (+580)

icône contemporaine

Ste Tydfil était la vingt troisième fille du roi Brychan, souverain de Madry Garth (Brecon aujourd'hui). La plupart des enfants de Brychan (presque quarante !) étaient bien éduqués, filles et garçons, dans une école de Gwenddwr sur la Wye, et ils ont continué à vivre une vie profondément religieuse. Ils ont fondé des églises dans toute le pays de Galles, la Cornouailles et la Bretagne. Tydfil choisit d'habiter dans la vallée de la rivière Taff, peuplée par des agriculteurs Celtes et leurs familles. Elle y établit une petite communauté monastique mixte. Sa maison comprenait un hospice, des dépendances et un scriptorium. Elle y vécut tranquillement, apportant l'espoir et le soutien à la population, soignant humains et animaux. Lors d'une visite de son père et de sa suite, ils furent attaqués par des pictes. Alors que tous se battaient ou paniquaient, Tydfil s'agenouilla calmement et pria, avant d'être aussi brutalement tuée. Puis les Pictes se retirèrent. Ils furent rattrapés et à leur tour massacrés par les troupes royales. Tydfil fut enterrée dans l'église qu'elle avait fondée, parmi les gens qu'elle avait soignés. Une croix celtique fut mise en place dans une clairière près de la Taff qui devint un lieu de rencontre pour les habitants de la vallée. Au XIIIème siècle, la croix et l'église de torchis furent remplacées par une église en pierre dédiée à Ste Tydfil la Martyre. Elle fut à son tour reconstruite au XIXème siècle.

  Ste Rose de Lima (1586-1617)

icône d'élève

Première sainte du Nouveau Monde, elle fut canonisée en 1671. Rose de Flores était la dixième enfant d'une pauvre famille espagnole de Lima au Pérou. Très vite, elle manifeste pour le Christ un amour si violent qu'elle multiplie les austérités. A quatre ans et demi, elle reçoit la grâce de savoir lire sans avoir appris, l'ayant simplement demandé dans la prière. Elle en profitera pour se nourrir de la vie de Ste Catherine de Sienne qui deviendra son modèle. A cinq ans, elle se consacre à Dieu. Elle en a vingt quand elle prend l'habit des tertiaires dominicaines. Les onze années qui lui restent à vivre, elle les passera, à demi-recluse, dans un minuscule ermitage au fond du jardin de ses parents, dans la prière et une austérite effrayante. En échange, elle reçoit des grâces mystiques étonnantes. Dans le même temps, elle se dévoue au service des indiens, des enfants abandonnés et des vieillards infirmes. Ses visions éveillent les soupçons de l'Inquisition. Elle devra subir des examens et la sûreté doctrinale de ses réponses impressionnera ses interrogateurs. A sa mort, le petit peuple de Lima se presse sur sa tombe pour en recueillir un peu de terre.

  Simone Weil (1909-1943)

"La religion en tant que source de consolation est un obstacle à la véritable foi, et en ce sens l'athéisme est une purification."

"Entre deux hommes qui n'ont pas l'expérience de Dieu, celui qui le nie en est peut-être le plus près."

Née à Paris dans une famille juive non pratiquante, Simone Weil étudie au lycée Henri IV avec le philosophe Alain. Suivant le modèle de son frère, brillant mathématicien, elle entre à l'Ecole Normale Supérieure et passe son agrégation de philosophie en 1931. Elle enseigne ensuite au Puy, à Roanne et à Saint Étienne, où elle se rapproche de la classe ouvrière. Elle écrit ses premiers essais ('Oppression et Liberté') en confrontant sa conception du marxisme avec la réalité du travail qu'elle expérimente ensuite dans les usines Alsthom et Renault. Toujours en quête d'absolu, Simone Weil rejoint le Front Républicain espagnol en 1936 et connaît sa première révélation mystique à l'abbaye de Solesmes, deux ans plus tard. Dès lors, elle veut comprendre la volonté de Dieu et l'articuler intellectuellement avec ses propres expériences religieuses. Elle donne dans 'Pensées sans ordre concernant l'amour de Dieu' une interprétation mystique de la religion chrétienne, rempli de son désir de sacrifice. En 1942, forcée de se réfugier aux Etats-Unis, Simone Weil refuse de quitter ses compatriotes et revient aider les Forces Française Libres en Angleterre. Atteinte de tuberculose, elle s'éteint à trente quatre ans dans un sanatorium anglais. (cf. www.evene.fr)

"La création est de la part de Dieu un acte non pas d'expansion de soi, mais de retrait, de renoncement. Dieu et toutes les créatures, cela est moins que Dieu seul."

  Arcabas (1926-2018)

autoportrait

Arcabas, de son vrai nom Jean-Marie Pirot, naît à Trémery en 1926. Après avoir été incorporé de force dans l’armée allemande à dix sept ans, il rentre aux Beaux-Arts de Paris, juste après-guerre. Aussitôt diplômé, il se tourne vers l’enseignement et devient professeur à l’École des Arts décoratifs de Grenoble en 1950. Dès 1952, une rencontre décisive va orienter sa vie d’artiste. Attiré par l’ample volume de l’église Saint-Hugues-de-Chartreuse qu’il découvre par hasard, Arcabas sympathise avec le curé, un prêtre-ouvrier qui lui propose de décorer gratuitement son église. Le maire qui sera surnommé le « préfet de la Chartreuse », donne son accord. À vingt cinq ans, le peintre se lance dans ce vaste chantier. Plus tard, il ne cessera de relier les thèmes bibliques et le quotidien de ses contemporains, soucieux d’actualiser le message des Évangiles. Ce premier chantier en amènera rapidement beaucoup d’autres, des réalisations monumentales, sacrés ou profanes, qui vont occuper l’artiste jusqu’à la fin de sa vie et bien au-delà de la région Rhône-Alpes. « Arcabas lisait la Bible tous les jours. Il en conservait cinq éditions différentes dans son atelier. Et prenait soin, à chaque nouveau thème abordé, de se reporter modestement, attentivement aux Écritures », témoigne François Boespflug. Sa palette intense, son usage de la feuille d’or pour marquer une auréole, se voulait à l’image de sa foi en un Dieu rayonnant.

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