14 février

(6 références)

 

St Valentin (IIIe siècle)

icône contemporaine

Il était, dit-on, évêque de Terni en Italie et jouissait du renom de thaumaturge. Un miracle le fit connaître comme chrétien et le préfet de Rome fit mettre à mort celui qui avait mis ses pouvoirs de prêtre et ses talents de médecin au service des chrétiens prisonniers pour leur foi.
Le 15 février, les Romains célébraient avec faste le dieu Faunus Lupercus, dans une grande fête païenne dédiée à l'amour et à la fécondité. Pour contrer cette célébration, parfois débauchée, le Pape Gélase Ier, en 495, décida de marquer plus solennellement St Valentin, mais sans autre raison. Ainsi fut remplacée progressivement la dernière fête païenne.
Une confusion entre différentes légendes du Moyen-Age l'a fait devenir patron des amoureux.

St Auxence de Bithynie (Vème siècle)

icône contemporaine

Auxence, né en Syrie, était originaire de la Perse. Il s’acquit dans ses jeunes années une grande réputation de piété, de science et d'érudition. Il suivit la carrière des armes et obtint un grade dans la compagnie des gardes. Quoique l'état militaire soit plein de pièges, il n'en continua pas moins de servir Dieu avec courage et fidélité, et s'acquit bientôt une grande réputation de sainteté. Alors il se retira sur une montagne, où, en imitant la vie de St Jean-Baptiste, il espérait être inconnu du monde. Mais Dieu prit soin de faire éclater sa sainteté. La foule alors afflua à son ermitage, et les nombreux miracles qu il opéra augmentaient encore sa réputation. C'est pour cela que l'empereur l'envoya chercher pour assister au Concile de Chalcédoine. Il arriva trop tard, mais on ne lui en fit pas moins approuver les décrets, et il demanda à se retirer sur la montagne de Siope, dont l'accès était fort difficile. Malgré cela, la foule ne diminua point près de lui. Il lui adressait de pressantes exhortations pour l'engager à servir Dieu. Il mourut après avoir fondé un monastère de religieuses, en 470.

Sts Cyrille et Méthode (827-869 / 815-885)

icône contemporaine

C'étaient de purs enfants de Byzance, la capitale de l'Orient chrétien. Nés à Thessalonique, Méthode et son petit frère surdoué, Constantin (qui recevra sur son lit de mort l'habit monastique sous le nom de Cyrille) sont envoyés en mission par le patriarche de Constantinople, tout d'abord chez les Khazars, peuple venu de l'Asie lointaine et qui ont adhéré au judaïsme. Puis ils sont envoyés en Moravie où les Allemands s'installaient en maîtres. Pour évangéliser les peuples slaves, Cyrille crée un alphabet adapté à leur langue. Les Eglises qui utilisent le slavon se remplissent et les autres se vident. Ce n'est pas l'actuel alphabet cyrillique qu'un autre religieux bulgare adaptera en se mettant sous le patronyme du célèbre moine. Cyrille traduit les textes bibliques et liturgiques. Mais ils sont très vite attaqués par des clercs germaniques qui leur reprochent de brader les textes sacrés et d'y mettre des germes d'hérésies en utilisant une langue vulgaire. Le Pape Hadrien II les soutient. C'est d'ailleurs à Rome que meurt Cyrille en 869. Son corps fut rapatrié à Salonique en 1976, en signe de la volonté de communion entre l'Eglise latine et les Eglises orientales. Méthode va reprendre le flambeau. Moins brillant que Cyrille, mais d'une persévérance à toute épreuve, il enracine et fait fructifier, au milieu des tribulations, l'oeuvre évangélisatrice de son frère. Dénoncé comme hérétique par ses adversaires, il sera mis en prison pendant deux ans par les Allemands. Lui aussi aura la confiance des papes qui l'ont nommé évêque de Moravie et Pannonie. Ils sont ainsi tous deux témoins de l'Eglise indivise dans la pluralité des rites et des langues, fidèles au pape comme au patriarche de Constantinople dont ils étaient les fils, Cyrille et Méthode ont été nommés par l'Eglise catholique, co-patrons de l'Europe, avec St Benoît, Ste Catherine de Sienne, Ste Brigitte de Suède, et Ste Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein).

St Nicolas de Corinthe (+1554)

fresque contemporaine

Originaire de la région de Corinthe, il fut orphelin très jeune. Marié et père de famille, il exerça la profession de commerçant, mais sa réussite le fit dénoncer par des concitoyens jaloux qui l'accusèrent d'avoir injurié Mahomet. Arrêté, jeté en prison tout ensanglanté par les coups reçus lors de sa flagellation, il fut promené dans la ville, vêtu d'une simple paillasse. Conduit à l'hippodrome où l'on avait allumé un grand feu, il fut brûlé petit à petit sur certaines parties de son corps. Epuisé, il tomba sur le sol, le bourreau lui releva la tête avec la chaîne qui était à son cou et le décapita. Ses reliques se trouvent au monastère de la Transfiguration des Météores.

p. Joseph Wresinski (1917-1988)

"D’emblée il faut faire la jonction audacieuse entre le plus pauvre et Jésus Christ : ils ne font qu’un."

Né dans une famille française très pauvre, ayant lui-même subi très tôt la honte et la violence inhérentes à la pauvreté, il songe à libérer ses frères en devenant “prêtre de Jésus-Christ”. Ordonné en 1946, son ministère s'exerce dans des paroisses rurales pendant une dizaine d'années. Mais désireux de partager l'existence des exclus de la société, le père Joseph rejoint un camp de sans-abri, créé par l'Abbé Pierre à Noisy-le-Grand. Là, il se mêle aux pauvres et tente chaque jour de « communier à leurs aspirations comme à tout ce qu'ils sont ». Il propose aux familles de créer avec lui un jardin d'enfants, une bibliothèque, une chapelle, un atelier... De cette union avec ses frères miséreux, naît en 1957 l'association “Aide à Toute Détresse” laquelle devient très vite un mouvement international connu sous le nom d'ATD Quart Monde. Ainsi, des centaines de bénévoles travaillent en étroite collaboration avec des familles défavorisées pour permettre à tous le droit au logement, à des ressources régulières, à la santé, au savoir... Membre du Conseil économique et social de la République française à partir de 1979, le père Joseph rédigera un rapport aux répercussions sociales et politiques importantes à travers l'Europe et dans le monde, adopté le 11 février 1987. Quelques jours après, le père Joseph Wresinski prend la parole devant la Commission des droits de l'homme des Nations Unies à Genève pour demander à cet organe de l'ONU de reconnaître l'extrême pauvreté comme une violation des droits de l'homme. Le 17 octobre de la même année, en inaugurant à Paris une dalle commémorative des victimes de la misère, scellée sur le Parvis du Trocadéro, il crée la Journée mondiale du refus de la misère, reconnue officiellement par les Nations Unies en décembre 1992, et célébrée chaque année depuis, le 17 octobre. Quelques mois après, le père Joseph Wresinski décède des suites d'une intervention chirurgicale.

Geneviève de Gaulle Anthonioz (1920-2002)

"Ce qu'il faut mendier, c'est la foi. Je me suis aperçue qu'une grande partie de mes incertitudes venait de ce que je comptais encore sur moi-même, alors que c'est à Dieu qu'il faut vraiment tout remettre. "

"Nous savons bien -n'est-ce pas?- que Dieu ne veut pas que les lions mangent les martyrs, ni que les nazis gazent à Auschwitz...mais son Amour se manifeste à travers cette terrible souffrance... C'est vraiment quand on sent qu'on a plus rien (et qu'on n'est plus rien) qu'on commence vraiment à donner."

Geneviève de Gaulle était la fille de Xavier de Gaulle, frère aîné du général, et de Germaine Gaudron, fille de l'écrivain, Pierre Gaudron. Résistante dès juin 1940, elle multiplie les actions de renseignement et d’information. Arrêtée par Pierre Bonny le 20 juillet 1943 et emprisonnée à Fresnes, elle est déportée au camp de Ravensbrück le 2 février 1944. En octobre de la même année, elle est placée en isolement au Bunker du camp. Cette décision est prise par Himmler afin de la garder en vie et de l'utiliser comme monnaie d’échange. Elle est libérée en avril 1945, et épouse l'année suivante Bernard Anthonioz, jeune éditeur d’art et lui aussi ancien résistant, avec lequel elle a quatre enfants. Membre active puis présidente de l’ADIR (Association des déportées et internées de la résistance), elle suit les procès des criminels nazis en Allemagne, puis participe à l’essor du mouvement politique lancé par son oncle, le RPF. En 1958, elle travaille au cabinet d'André Malraux quand elle rencontre le père Joseph Wresinski, alors aumônier du bidonville de Noisy-le-Grand. Dans les souffrances des familles qu'elle y rencontre, elle revit celles qu'elle-même et d'autres déportés avaient vécues. Alliée au mouvement ATD Quart Monde, puis volontaire permanente, elle devient présidente de ce mouvement de 1964 jusqu'à septembre 2001. Nommée en 1988 au Conseil économique et social, elle se bat pendant dix ans pour l’adoption d’une loi d’orientation contre la grande pauvreté. Reportée en 1997 pour cause de dissolution de l’Assemblée nationale, sa loi est votée en 1998. Celle qui a succédé au p. Wresinski, qui a poursuivit son oeuvre, mourra un même jour que lui, un 14 février...

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