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Sa vie commence dans
une famille bourgeoise palermitaine, dans le bien-être
et les mondanités. À l'âge de seize ans,
il abandonne l'école et commence très tôt
à travailler dans l'entreprise de construction de sa famille,
mais en raison d'une profonde crise spirituelle, il décide
de partir en 1983 et va vivre à Florence. En mai 1990,
il choisit de vivre en ermite, se retirant dans les montagnes
de l'arrière-pays sicilien, et faisant ensuite un voyage
entièrement à pied jusqu'à la ville d' Assise.
Il retourne alors à Palerme pour saluer sa famille, avec
l'intention de se rendre en Afrique en tant que missionnaire,
mais l'état de pauvreté dans lequel il trouve sa
ville lui a fait changer d'avis : il décide d'y rester
pour y vivre en missionnaire laïc au service des plus pauvres.
Sa mission naît dans les rues de Palerme et dans la gare
centrale où entre les wagons et les halls d'attente des
personnes bivouaquent pour dormir la nuit, et passent des journées
entières dans une indifférence absolue. Il se bat
pour eux sans se ménager. Il a ainsi jeûné
publiquement pour que souvre une structure daccueil
dans une rue près de la gare. Puis il y en a eu une autre
et puis encore une autre
La mission "Espérance
et charité" constitue désormais un «
réseau » de neuf communautés : huit pour
les hommes, une pour les femmes et les mères avec enfants.
Près de six cent personnes trouvent ici quotidiennement
un repas chaud, une robe, un pull-over, mais aussi l'impulsion
et le soutien nécessaires pour trouver et exercer un emploi.
" Combien dannées faudra-t-ll encore supporter
de voir cette société où l'on meurt dans
l'indifférence, dans le froid, dans l'absence de chez-soi
? " interrogeait sans se lasser ce laïc au tempérament
de feu. Dieu est dans celui qui souffre, c'est pourquoi on ne
le voit pas ! » Au fil du temps, frère Biagio a
construit un modèle unique de solidarité. Les donateurs
et les bénévoles ne manquaient pas, mais ces derniers
temps, les affres de la crise économique se sont fait
sentir, à tel point qu'il dut lancer des appels à
laide pour pouvoir payer les factures. Il mena cet ultime
combat alors que le cancer s'était emparé de lui
et l'épuisait inexorablement. Lancien maire de Palerme
Leo luca Orlando a reconnu que les institutions de la ville devaient
beaucoup au frère Biagio. Le pape François vint
lui-même le 15 septembre 2018 partager un repas avec lui
et cent soixante autres personnes pauvres, bénévoles
et handicapées. Quand il nétait pas avec
les pauvres, ses « frères », Biagio Conté
vivait en ermite. « En chacun de nous, disait-il, il y
a un ermite, mais pour le découvrir, nous devons débrancher
la prise de notre suractivité. Si je n'avais pas débranché
la prise, je n'aurais pas découvert tout ce monde
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