30 mai

(5 références)

 

 

  Ste Emmelie (IVème siècle)

icône contemporaine (E. Lamour)

Ste Emmélie, et St Basile l'Ancien son époux, furent parents d'une étonnante famille de saints : Macrine, Basile le Grand, Grégoire de Nysse et Pierre de Sébaste. Ces saints époux furent bannis au temps de l'empereur Galère Maximien et durent habiter les solitudes du Pont. Après la persécution, ils rentrèrent chez eux et moururent en paix, l'un en 349, l'autre en 372, laissant leurs enfants héritiers de leurs vertus.

 Ste Jeanne d'Arc (1412-1431)

icône d'élève

Fille d'humbles paysans de Lorraine,("on m'appelait Jeannette") elle entendit des voix mystérieuses alors qu'elle n'avait que treize ans. St Michel, Ste Catherine et Ste Marguerite, pendant trois ans lui demandèrent de libérer la France et de faire sacrer le roi à Reims. A Chinon, premier prodige, le roi donne une armée à cette bergère de seize ans, ignorante des lois de la guerre. En huit jours, au début du mois de mai, elle délivre Orléans assiégée depuis sept mois. En juillet, Charles VII est sacré roi à Reims. Après les réussites difficiles, vint le temps des épreuves. Le roi abandonne Jeanne, un an après Orléans, elle est faite prisonnière, à Compiègne, livrée aux Anglais, passe un an en prison, courageuse, héroïque dans sa pureté devant les tentatives des soldats. Sous prétexte qu'elle s'habille en homme, elle est condamnée comme hérétique. Seule lui reste la foi et l'encouragement de ses voix. Elle meurt brûlée vive à dix neuf ans, à Rouen le 30 mai 1431, en prononçant le nom de Jésus.

 Sts martyrs serbes (1941-1945)

icône contemporaine

En mai 1941, les milices nationalistes croates équipent le camp de concentration de Jasenovac, où seront assassinés de 1941 à 1945 des centaines de milliers de prisonniers, pour la plupart serbes et juifs. Dans cette même période, le régime oustachi du dictateur Ante Pavelitch, appuyé par Hitler et Mussolini, et bien vu d’une partie de la hiérarchie catholique, conduit au massacre cinquante mille Juifs, sept cent mille orthodoxes serbes, et même des catholiques slovènes, détruisant presque toutes les synagogues de la Croatie et deux cent quatre vingt dix neuf églises orthodoxes. Le Patriarcat orthodoxe serbe paya un prix très élevé à la furie dévastatrice des oustachis : six évêques, plus de trois cent prêtres et deux cent vingt deux religieux perdirent la vie en ce bref laps de temps. Dans la seule éparchie orthodoxe de Plaski, ne restèrent plus vivants que cinq prêtres sur cent trente sept. Les chefs religieux, les rabbins d’une part, et les métropolites d’autre part, furent contraints à subir en public, qu’ils soient vivants ou morts, des atrocités sans nom. Parmi les principaux collaborateurs du régime inhumain de Pavelitch, il y eut même quelques religieux catholiques. Les évêques qui osèrent élever la voix en faveur des juifs furent une minorité ; et presque personne ne se manifesta pour défendre les Serbes. Le martyre de l’Église serbe et des juifs croates, conséquence avant tout de haines nationalistes nourries depuis longtemps dans ces pays de frontières, doit être un avertissement à se souvenir combien les expressions de la foi religieuse ont en tout temps à veiller sur l’instrumentalisation dont elles peuvent être l’objet, et dont les résultats dans l’histoire ont toujours été dévastateurs. Mais chaque chrétien est appelé à vérifier si la foi en Christ est compatible avec une idéologie qui ne reconnaît pas la dignité et l’inviolabilité de la vie de tout homme.

 Bse Marie-Céline de la Présentation (1878-1897)

 

 

Jeanne Germaine Castang naît à Nojals-et-Clotte, près de Bergerac, où son père était un modeste propriétaire terrien. À l'âge de quatre ans, elle fut atteinte par la poliomyélite qui lui laissa la jambe gauche paralysée. L'enfant toutefois continua son éducation auprès de ses parents d'abord, puis chez les sœurs de Saint-Joseph où elle était déjà très remarquée par sa piété. Son père avait essayé d'ouvrir un commerce, mais ayant fait de mauvaises affaires, il dut quitter la maison et partir chercher du travail à Bordeaux comme boulanger où toute la famille put le rejoindre. La famille fut plongée dans la misère. Jeanne Germaine avait été hébergée par charité dans une pension à Bordeaux où elle se prépara à la première communion et à la confirmation. Mais à la mort de sa mère, elle dut revenir à la maison s'occuper de son frère aîné, atteint de tuberculose, et qui mourra en 1893. Depuis toute petite, Jeanne Germaine voulait entrer chez les Clarisses. La mère supérieure discerna chez cette jeune fille handicapée une vocation remarquable, et elle fut admise dans la communauté de Talence, où elle prononça ses vœux en 1896, sous le nom de sœur Marie-Céline de la Présentation. Atteinte de tuberculose, en plus de son handicap, elle supportait avec patience et rigueur la vie des moniales, accueillant avec humilité et discrétion les manifestations surnaturelles dont elle était l'objet. Dès sa mort, elle se manifesta par de suaves odeurs, ce qui la fit nommer par son entourage la Sainte aux parfums.

 p. Pierre Ceyrac (1914-2012)

 

" Les grands hommes sont ceux qui ont des visions et des rêves. Ensuite, il faut l'amour pour transformer ces rêves et les faire vivre ".

Le Père Ceyrac était un missionnaire jésuite français qui a œuvré pendant plus de sixante ans en Inde en faveur des enfants et des exclus de la société indienne. En menant un combat " non pour les droits de l'homme, mais pour le droit d'être un homme ", il a contribué à l'évolution de la société indienne durant ces dernières décennies et s'est érigé en véritable artisan de paix. C'est sous l'angle de l'amour qu'il nous faut aborder le parcours et l'action de Pierre Ceyrac . L'amour : origine et critère de tous ses choix. En 1936, alors qu'il est jeune jésuite, Pierre âgé de vingt deux ans décide de partir en Inde comme missionnaire. Là, il s'initie à la culture et aux religions de l'Inde qu'il considère comme autant de " chemins vers Dieu ". Licencié en Tamoul et en Sanskrit, il est ordonné prêtre en 1945 avant d'être nommé aumônier national d'un mouvement d'étudiants catholiques des universités indiennes de l'Inde. Mais quelques années plus tard, il prend conscience que " l'on ne peut philosopher dans les universités quand les gens meurent de faim à côté ". Le Père Ceyrac a besoin de concret. " Dans les combats de ma vie, dira-t-il, j'ai toujours pris garde à ne jamais séparer le combat pour la foi de celui pour la justice et pour les pauvres. Autrement, les actes nient la foi et la foi est stérile ". Dès lors, suivant les traces du Mahatma Gandhi, qu'il a bien connu, il dénonce le système des castes et manifeste en faveur de l'intégration des dalits (intouchables). Sous son impulsion, un vaste réseau composé de plus de cent mille étudiants indiens voit le jour avec des chantiers humanitaires destinés à construire des maisons et des villages pour les pauvres et lépreux vivant sur les trottoirs de Madras. Pour faire face au problème de l'eau dans les campagnes, le p. Ceyrac lance l'opération "mille puits" dans le Sud de l'Inde, début du projet " lève toi et marche ". Et comme pour démontrer que " là où l'intelligence n'a pas accès, l'amour seul peut donner la clé ", Ceyrac et ses amis construisent une " ferme modèle " sur un terrain extrêmement aride et relèvent l'incroyable défit d'y faire pousser des cocotiers. Ce désert fertile fera vivre plus de deux cent cinquante mille personnes et deviendra la meilleure ferme productrice de goyaves de la région. A l'instar de mère Térésa avec laquelle il a travaillé, Pierre Ceyrac donne sans limites. "Aimer, dit-il, c'est se donner aux autres avec grand respect jusqu'à leur offrir sa vie". C'est aussi savoir être tendre. Plus celui que l'on aime est pauvre, plus il faut lui donner de la tendresse. Enfin pour aimer il faut toujours penser " nous " et jamais " eux " : il faut savoir faire confiance et " responsabiliser jusqu'au bout ". Par expérience, Pierre Ceyrac sait que le don aux autres nous permet de nous créer nous-mêmes et de connaître ainsi la joie véritable. Cet Amour de l'Autre, qui brûle en lui comme un buisson ardent, va continuer à rayonner dans les années 80 lors de l'arrivée massive de réfugiés cambodgiens à la frontière thaï. Sollicité pour prendre la direction d'une équipe de volontaires, le p. Ceyrac va partager la vie de milliers de personnes dans les camps de Thaïlande, du Cambodge et de Zambie pendant treize ans. De retour en Inde, cet " homme pour les autres ", a construit avec l'énergie et l'espérance de ceux qui ont su rêver des rêves avec lui, un centre pour l'opération des enfants poliomyélites, unique dans le Sud de l'Inde, un foyer d'études pour enfants de prisonniers, , et enfin un réseau immense d'accueil, tel de grandes Mains d'Amour ou " mains ouvertes " aux enfants de l'Inde. Des leçons de vie, Pierre Ceyrac en a tirées quelques-unes au contact des intouchables, des pauvres, des enfants, des réfugiés et des lépreux. Un prophète de notre temps !

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