23 novembre

(8 références)

 

St Clément de Rome (+ v. 100)

icône contemporaine

Disciple de St Paul qui en parle dans sa lettre aux Philippiens (4.3), il est l'un des premiers évêques de Rome. Mais on sait peu de choses de son pontificat en ce temps de l'Eglise naissante. Sa lettre aux Corinthiens est le premier document où l'on voit l'Eglise de Rome intervenir dans une autre Eglise pour qu'y vive la charité, document inappréciable par la fraîcheur du texte si proche des rédactions des évangélistes. Selon la tradition, non vérifiée, il aurait été exilé en Crimée à Cherson où il aurait subi le martyre par noyade. Ses reliques furent ramenées à Rome par les Sts Cyrille et Méthode au IXème siècle.

 

 

"Qu'il demeure donc entier, le corps que nous formons en Jésus-Christ ! Que chacun respecte en son prochain le charisme qu'il a reçu."

St Clément de Metz (IIIème siècle)

St Clément fonda l'Église de Metz vers 280, venu peut être de Rome par la grande voie marchande qui, de Lyon, menait en Germanie. Elle est, parmi les Eglises de France, l'une des plus anciennes. La première communauté chrétienne se réunissait dans l'amphithéâtre romain abandonné, où fut aménagé un oratoire dédié à St Pierre. Les premiers évêques de Metz furent ensevelis dans un cimetière situé près de l'amphithéâtre, en dehors de la ville, au Sablon. On y érigea une basilique qui prit plus tard le nom de Saint-Clément et fut à l'origine d'une abbaye. En 1552, celle-ci fut entièrement détruite et transférée à l'intérieur de la ville. Transférées à la cathédrale, en 1090, par l'évêque Hérimann, les reliques de St Clément furent dispersées au temps de la Révolution.

St Amphiloque (+ v. 400)

icône contemporaine

St Amphiloque originaire de Nazianze, en Cappadoce, est le fils d’un avocat nommé Amphilochios. Alors qu’il est encore très jeune, il perd successivement sa mère Livia et son frère Euphèmios. Il effectue des études de droit à Constantinople puis exerce ensuite la profession d’avocat dans cette ville. Il fait bientôt la connaissance de St Basile de Césarée et de St Grégoire de Nazianze, avec qui il noue des liens solides. Cependant, il se retrouve bientôt aux prises avec des problèmes d’argent et décide donc de quitter sa vie professionnelle pour retourner auprès de son père à Ozizala, en Cappadoce. Enfin, quelques années plus tard, St Basile le choisit comme évêque d’Iconium, charge qu’il assume avec une grande sagesse et dans laquelle il gagne le respect de tous.

St Séverin (+ v.540)

statue (Saint-Severin, Paris)

Touché par le désir de mener une vie contemplative, il s'enferma dans une petite cellule sur les bords de la Seine. Il eut de nombreux disciples dont St Cloud et les parisiens qui venaient nombreux se recommander à ses prières. Il fut enterré au lieu même de son ermitage qui est devenu la paroisse parisienne de Saint-Séverin, et dont l'église demeure encore un asile de silence comme un ermitage dans ce quartier débordant de vie.

  St Colomban (+615)

icône contemporaine

 Vers 580, il quitta l'Irlande en compagnie du futur St Gall et parcourut l'Europe Occidentale, entre Meuse et Rhin et jusqu'en Germanie, accepté, refusé, repoussé, mais toujours fondateur d'abbayes dont le rayonnement sera l'un des éléments les plus dynamiques de l'évangélisation durant l'ère mérovingienne. Le plus célèbre de ses monastères est sans aucun doute celui de Luxeuil dans la France-Comté où affluèrent des moines francs, gaulois et burgondes. Un monastère qui, pendant deux siècles, fut le plus grand centre de la vie monastique en Occident. En 610, il dut fuir la Gaule où la cruelle reine Brunehaut le poursuivait parce qu'il lui reprochait ses vices et ses crimes. Il avait envisagé de retourner en Irlande et, pour cette raison, nous le trouvons à Nantes. Obligé de revenir sur ses pas, il traverse les Alpes et se réfugia à Bobbio en Lombardie méridionale où il fonda son dernier monastère. Il y mourut. La règle monastique originale qu'il avait donnée à ses monastères fut très influente dans l'Europe pendant deux siècles.

  St Trudo (ou Trond) (VIIème siècle)

icône contemporaine

 Fils de nobles francs (sa mère Adela appartenant à la maison royale d’Austrasie), Trudo fut envoyé par St Remacle à Metz pour y étudier à l’école cathédrale. À la fin de ses études, il fut ordonné prêtre (sans doute en 650) par saint Cloud (ou Clodulf) évêque de Metz. Revenu dans sa région natale de la Hesbaye, il prêcha l’Évangile aux populations encore païennes et construisit vers 656 une petite église sur ses terres, en y attachant un prieuré monastique, sorte de halte de moines missionnaires. Ce prieuré adopta la règle bénédictine au IXe siècle et devint un prospère monastère, à l’origine de la ville de Saint-Trond, en Belgique. Trudo est également le fondateur d'un couvent de moniales établi à Assebroek près de Bruges qui a porté son nom par la suite.

St Alexandre Nevsky (+1262)

icône contemporaine

A dix ans, il était prince de Novgorod une cité où les "petites gens" jouissaient d'un degré de liberté et de liberté d'expression (car toutes les couches sociales étaient lettrées) plutôt exceptionnel pour l'époque... Il sut se faire aimer d'eux et de tous. Quelques années plus tard, en 1237, les Tatares déferlèrent sur la Russie contrôlant pour deux cents ans l'ensemble des principautés russes par de lourdes impositions financières. Mais à la même époque, Novgorod eût à affronter le royaume de Suède, le royaume de Lituanie et les chevaliers teutoniques qui voulaient convertir au catholicisme romain les peuples orthodoxes. Partisan intransigeant de l'orthodoxie byzantine, St Alexandre s'opposa à eux victorieusement sur les rives du lac Peipus. Il eût aussi à faire face aux pressions du khan et dût même aller lui rendre visite aux extrêmes confins de la Mongolie. Ayant obtenu le pouvoir sur toute la Russie, il intercéda pour son peuple allégeant les taxes des Mongols d'un côté et repoussant à l'Ouest la coalition germano-scandinave dirigée par les chevaliers teutoniques. Epuisé par les voyages et par la maladie, il retourna dans la paix de Dieu dans la petite ville de Gorodets, au retour de sa dernière expédition à Sarai, la ville dont dépendait Novgorod depuis la fragmentation de la Horde d'Or (le grand empire de Batou khan, partagé à sa mort entre tous ses fils).

Christian Bobin (1951-2022)

 Fils d'un père dessinateur et d'une mère calqueuse, tous deux employés à l’usine Schneider du Creusot, il est le dernier né d’une famille de trois enfants. Il passe son enfance en solitaire, préférant la compagnie des livres. Attiré par l’écriture vers l’âge de quinze ans, il se lance dans des études de philosophie et se passionne pour les œuvres de Platon, Spinoza et Kierkegaard. À vingt cinq ans, il commence à écrire Lettre pourpre, un premier ouvrage qui sera publié en 1977. Ne cherchant pas vraiment le succès, Christian Bobin continue à écrire, tout en enchaînant les petits boulots. En 1991, il connaît un premier succès littéraire avec Une petite robe de fête, ouvrage vendu à 270 000 exemplaires. L’année suivante, l’auteur toujours aussi discret fait sensation dans les librairies avec Le Très-Bas, livre consacré à St François d’Assise, qui s’écoule à plus de 400 000 exemplaires et est salué par la critique. En 1995, marqué par la mort prématurée de son amie de coeur, Ghislaine Marion, Christian Bobin rend un hommage vibrant à la vie dans La plus que vive (1996), œuvre qui ne fait qu’accroître davantage son public. Plus tard, il partagera la vie de la poétesse Lydie Dattas, qu'il épousera. Malgré ces succès, il reste un auteur « amoureux du silence et des roses », fuyant les mondanités de la scène littéraire. « Ma vie, écrit-il dans Louise Amour, s’était passée dans les livres, loin du monde, et j’avais, sans le savoir, fait avec mes lectures ce que les oiseaux par instinct font avec les branches nues des arbres : ils les entaillent et les triturent jusqu’à en détacher une brindille bientôt nouée à d’autres pour composer leur nid. » Auteur contemplatif, il donne à ses textes un caractère presque religieux par l’emploi d’une prose poétique et aérienne qui invite au recueillement et à la méditation. La foi chrétienne tient ainsi une place importante dans son œuvre, dont Le Très-Bas (1992) et Ressusciter (2001) sont les exemples les plus frappants. Christian Bobin déclarait à ce sujet en 2010 dans Psychologies : « Ma foi est de l’ordre de la contemplation : c’est ne pas me remettre d’être sur Terre, c’est être étonné comme un nouveau-né, c’est avoir un appétit immense du « jamais vu » de la vie. Cela n’a rien à voir avec le Dieu enfermé dans les consignes automatiques des Églises. »

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