2 septembre

(9 références)

 

  St Mamas (IIIème siècle)

fresque contemporaine

Mort martyr à Césarée de Cappadoce, il était déjà populaire au début du IVème siècle dans tout l'Orient. St Basile et St Grégoire de Nazianze parlent de lui avec fierté et c'est par leurs sermons que nous apprenons qu'il était un simple berger, n'ayant pour fortune que sa houlette et une maigre besace. Il s'était fait des amies dans la forêt : les biches et les chevrettes qui venaient autour de lui comme des animaux domestiques. De leur lait, il fabriquait du fromage pour les pauvres. Elles étaient toutes là quand il mourut martyr.

  St Just de Lyon (IVème siècle)

icône contemporaine

Diacre de Vienne, Justus (ou Just) devint en 350 le treizième évêque de Lyon. On sait qu'il participa au concile de Valence en 374 et à celui d'Aquilée en 381. Peu après, il s'exila dans le désert de Scété en Egypte.
Il y mourut quelques années plus tard, bientôt suivi par son clerc St Viateur, qui l'avait accompagné.
Les Lyonnais allèrent chercher leurs corps et les ensevelirent dans un mausolée de la grande nécropole de Saint-Irénée-Saint-Just, à l'emplacement de l'actuel jardin archéologique, rue des Macchabées.

 

  St Jean le Jeûneur (VIème siècle)

 

Il naquit et fut élevé à Byzance sous le règne de l'empereur Justin Il (565-578). Graveur de profession, il montra dès sa jeunesse une grande vertu et un fervent amour de Dieu. La renommée de sa vertu parvint jusqu'au Patriarche Jean III le Scholastique. Il l'ordonna Diacre du clergé de Constantinople et le nomma responsable des distributions d'aumônes aux pauvres. A l'imitation du Christ miséricordieux, Jean montra dans cette tâche les signes de la vraie charité. Il distribuait sans compter et sans faire de distinction entre les dignes et les indignes. Tous ceux qui s'approchaient de lui recevaient avec abondance; et plus il distribuait ainsi l'argent, plus Dieu remplissait sa bourse, de sorte qu'elle semblait inépuisable. A la mort du Patriarche Eutychès, en avril 582, Jean fut contraint d'accepter la succession. Pendant les treize années de son Patriarcat, il ne relâcha en rien l'austérité de sa vie, ce qui lui valut le titre de Jeûneur. Son amour des pauvres était tel qu'il épuisa toutes ses ressources en aumônes et dut demander à l'empereur un prêt pour poursuivre ses générosités. A sa mort, en 595, lorsque l'empereur voulut se faire rembourser de son prêt, on ne trouva chez le patriarche de la «Reine des villes» qu'un vieux manteau de laine et une maigre couverture.

  St Agricol d'Avignon (+700)

 

Fils de St Magne (sénateur romain basé en Provence devenu plus tard évêque d’Avignon) et de Gandaltrude, une noble gauloise, élevé dans la piété, Agricol est très jeune attiré par la vie religieuse. Dès l’âge de quatorze ans il quitte le foyer familial pour se retirer à l’abbaye de Lérins. Là, il se consacre à la prière et à l’étude de la théologie puis est ordonné prêtre. En 660, son père le rappelle auprès de lui et le nomme archidiacre et enfin coadjuteur du diocèse. Agricol se rend très digne de cette charge et il est donc désigné à l’unanimité pour succéder à son père lorsque celui-ci décède. Les fidèles étant toujours plus nombreux, il fait bâtir une nouvelle abbaye, dans laquelle viennent s’installer plusieurs de ses anciens compagnons de Lérins, puis encore quatre nouvelles églises. Quelque temps plus tard, il établit dans les environs une abbaye de religieuses, qu’il place sous la règle de St Benoît. Selon la légende, il aurait été aidé par des cigognes pour faire fuir les serpents qui infestaient son diocèse. St Agricol est le protecteur des cigognes. Il est invoqué pour conjurer la malchance et, selon les circonstances, pour avoir du beau temps ou faire tomber la pluie.

  St Brocard (+1231)

St Albert et St Brocard.

Icône contemporaine de sr Petra Clare.

Successeur de St Berthold de Solignac comme prieur au monastère du Mont-Carmel, en Palestine. Vers 1207, il demande au patriarche de Jérusalem, St Albert, de rédiger pour ses religieux une règle, qui constituera les bases de l’Ordre des Carmélites. Dans un premier temps, le pape Honorius III refuse d’approuver cette règle sous prétexte qu’elle ne lui a pas été soumise avant d’être appliquée, mais il y consent finalement après avoir été témoin d’une vision de la Vierge Marie qui lui affirme qu’elle est en faveur de cette règle. St Brocard dirige son monastère pendant plus de trente cinq ans et il est très respecté par les musulmans.

  Ste Ingrid (+1282)

Icône contemporaine .

Elle était, par sa mère, petite fille du roi Knut de Suède. Devenue veuve, elle fit un pèlerinage aux Lieux Saints. Au retour, passant par Rome, elle obtint du pape l'autorisation de fonder un couvent de religieuses cloîtrées dans son pays, qui furent des tertiaires dominicaines. Son frère Jean Elovson, chevalier teutonique, l'aida de son argent et le couvent fut inauguré à Skanninge en Suède en 1281. Ste Ingrid mourut un an après.

 


  Les Bx Martys de Septembre (1792)

 

Ils sont cente quatre vingt onze : trois évêques, cent vingt sept prêtres séculiers, cinquante six religieux et cinq laïcs qui furent arrêtés par les révolutionnaires comme ennemis de la Patrie et rebelles à la Constitution civile du clergé. On les entasse dans diverses maisons religieuses transformées en prisons improvisées : les Carmes, l'Abbaye, la Force. Le 2 septembre 1792, elles sont investies par des "sans culottes" exaltés. Les assassinats qui inaugurent le carnage sont suivis d'un simulacre de jugement : " J'appartiens à l'Eglise catholique, apostolique et romaine." A ce titre, exécution immédiate. Plus d'un millier d'entre ces prisonniers sont tombés en ces jours sous une fureur populaire incontrôlée. Pour cent quatre vingt onze d'entre eux on a pu établir qu'ils sont morts certainement à cause de leur foi, mais tous les autres partagèrent leurs souffrances et leur témoignage pour le Christ.

  Nicolaï Grundtvig (1783-1872)

portrait

Né à Udby, dans le Seeland danois, Nicolai Grundtvig fut contemporain de Sören Kierkegaard, et tout comme lui – même si ses bases théologiques furent profondément différentes –, il contribua de façon décisive à la ré-interprétation de la tradition luthérienne dans son pays. Son intuition fondamentale est que la vie spirituelle se transmet essentiellement dans l’oralité et que la parole véhicule l’esprit, tant par le langage profane que dans la prédication de l’Église. Partant de cette intuition et profondément convaincu de l’importance de la liberté de l’homme – valorisée et non pas niée par un Dieu qui se communique « en parlant » -, il soutint que là où la Parole est prêchée, et donc accueillie dans la profession de foi d’une communauté, ladite communauté devient Église : présence sainte et vivante du Christ dans l’histoire. Grundtvig doit cette conception dynamique et spirituelle de l’Église à une relecture de Luther à la lumière de la tradition patristique, surtout d’Irénée de Lyon ; elle transparaît dans plus de mille cinq cent hymnes que Grundtvig nous a laissées et lui a permis d’être un précurseur de l’œcuménisme contemporain. En cohérence avec sa préférence pour la communication orale de la foi, il créa de nombreuses « écoles supérieures populaires » qui se sont répandues bien au-delà des frontières du Danemark. Longtemps incompris et censuré dans sa propre Église, Grundtvig fut pourtant reconnu par tous, dans les dernières années de sa vie, comme un maître et un pasteur de grande qualité.

  Viktor Frankl (1905-1997)

Viktor Frankl est né à Vienne, et déjà très jeune il manifeste une curiosité pour toute chose. A quatre ans déjà, il émet le désir de devenir médecin. Son intérêt et son souci de la personne humaine le conduisent à entamer des études de psychologie. A seize ans, il entame une correspondance avec Freud qui sera pour lui décisive. Bien des années plus tard, Frankl dira : « A côté de Freud, je ne suis qu’un nain, mais si un nain grimpe sur les épaules d’un géant, il voit beaucoup plus loin que lui ». Cela laisse présumer de son ambition. En 1925, lors d’une conférence, il emploiera pour la première fois le terme de « logothérapie », c’est aussi à ce moment-là qu’il commence à se démarquer des écoles de Vienne (celle de Freud et de Adler) – thérapeutique qu’il approfondira toute sa vie. Il obtient son doctorat de médecine et poursuit une spécialité en neurologie. Rapidement, il devient directeur du service de neurologie au seul hôpital pour juifs à Vienne. Durant cette période, il établit une grande quantité de faux diagnostics, afin de sauver ses patients de l’euthanasie, exigée alors pour les malades mentaux. C’est dans ces temps obscurs qu’il commence la rédaction d’une de ses œuvres majeures : Le docteur et l’âme. Mais la guerre dans sa violence inouïe va lui arracher sa jeune épouse, son père, sa mère et son frère. Quant à lui, sa survie tient du miracle. Plus tard il confiera que le désir de retrouver son manuscrit et de revoir les siens, auront maintenu en lui l’espoir et la vie. Délivré par les Américains, il rentre à Vienne. Il apprend alors la disparition de toute sa famille. C’est à ce moment précis que la logothérapie va prendre vie. En neuf jours, malgré la fatigue, malgré l’extrême faiblesse de son corps à la sortie d’une telle épreuve, Viktor Frankl va dicter sans relâche, entre larmes et voix éteintes, un livre expiatoire, qui aura un succès sans pareil : Un psychiatre déporté témoigne. Il va alors retrouver sa vocation première et bien que seul au monde et brisé, il reprend son travail à la polyclinique de Vienne. Statut qu’il conservera pendant vingt cinq ans. En 1948, Viktor Frankl obtient un doctorat de philosophie sur la question du rapport entre la psychologie et la religion. Ce qui donnera lieu au très profond ouvrage intitulé Le Dieu inconscient. La même année, il devient professeur associé à l’université de médecine de Vienne. Il va continuer à enseigner à l’université de Vienne jusqu’à ses quatre vingt cinq ans, en 1990.

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