icône contemporaine
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Ses biographes le
montrent humble, amateur de musique et intrépide. Son
élection au siège épiscopal de Sens (Yonne)
avait fort contrarié Madégésile, abbé
de Saint-Remi, qui désirait beaucoup être évêque.
S'imaginant qu'en calomniant le nouvel élu, il pourrait
le faire destituer et prendre sa place, Madégésile
alla raconter à Thierry II, roi des Burgondes, que Loup
avait des relations trop tendres avec Eulosie, fille de son prédécesseur
Arthème. " Je continuerai à prendre soin
d'elle; est-ce parce qu'elle est femme qu'elle doit mourir de
faim ?", répondit-il au roi qui l'interrogeait
à ce sujet. De quoi celui-ci convint volontiers. Madégésile
réussit mieux en 613, chez Clotaire II, roi de Neustrie,
qui venait d'annexer la Bourgogne et en voulait à Loup
d'avoir combattu cette annexion. Exilé à Ansenne
(Somme), le proscrit, au lieu de bouder, se mit à évangéliser
les païens des environs. Entre-temps, Madégésile,
qui ne restait pas assez dans son couvent, fut tué dans
une émeute. Tous les chrétiens de Sens réclamèrent
alors le retour de leur pasteur. Saisissant l'occasion de plaire
à ses nouveaux sujets, Clotaire le leur renvoya, chargé
de présents. La grosse cloche de la cathédrale
lui fit un accueil extraordinaire. Elle tintait mélodieusement,
dit-on, chaque fois que Loup passait, pour plaire à son
oreille de musicien; et sonnait furieusement, sauvagement, quand
l'ennemi approchait de la ville. Clotaire voulut l'avoir; mais
elle resta muette, tant qu'elle fut chez lui, à Soissons
; de sorte qu'il dut rendre la cloche, comme il avait rendu l'évêque. |
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