9 septembre

(10 références)

 

  Sts Joachim et Anne (1er siècle)

20 x 13 cm , 2005

Marie est présentée dans les Evangiles comme une jeune fille de Nazareth, fiancée de Joseph dont les ascendants sont longuement énumérés dans la généalogie du Seigneur. Mais dans les quatre Evangiles, qui sont entièrement tournés vers la Bonne Nouvelle du Christ, sa vie, ses paroles et sa Résurrection, nulle mention n'est faite de sa famille à elle, sans doute fixée aussi à Nazareth.
La tradition, dès les premiers siècles, appellent les parents de la Vierge Marie, Joachim ("Dieu accorde") et Anne ("La Grâce - la gracieuse"). Les évangiles apocryphes en font un couple discret, mais bien réel car il a su accueillir, éduquer Marie et l'éveiller dans la grâce toute spéciale qui était la sienne, et qu'ils ignoraient.
Le culte de Ste Anne apparaît dès le VIème siècle dans certaines liturgies orientales et, au VIème siècle dans les liturgies d'Occident.

  St Julien l'Ancien (+367)

icône contemporaine

Mar Elian al-Sheikh ou St Julien l’Ancien, est un saint syriaque du IVe siècle. Sa vie est racontée par les poèmes de son plus célèbre disciple, St Ephrem le syrien. Il est originaire de Urfa (Edesse, sud de la Turquie). Homme d’une grande humilité et amoureux du silence, il mène avant tout une vie d’ermite. Il manifeste des dons particuliers et guérit (ou parfois même ressuscite) miraculeusement de nombreuses personnes. Une centaine de disciples l’entourent et un petit groupe l’accompagne chaque année dans son pèlerinage à Jérusalem. Au cours de l’un de ces voyages en Égypte, il construit une chapelle que l’on peut découvrir encore aujourd’hui au sommet du Mont Sinaï. À la fin de sa vie, sentant son heure arriver, il demande à ses disciples de mettre son corps dans un charriot tiré par des bœufs et de l’ensevelir là où les bêtes s’arrêteront, quand les vivres seront épuisés : cela se produit à l’emplacement actuel du monastère, à l’ouest de Qaryatayn. Ses disciples déposent alors le saint dans un sarcophage de marbre. Il est vénéré pendant des siècles, objet de prière et de vénération, source de bénédiction et de guérison. Le monastère, érigé près d’une source, connaît une longue histoire et attire les pèlerins, chrétiens et musulmans. En l’an 2000, le monastère de Mar Elian est confié à la communauté de Deir Mar Moussa fondée par le jésuite italien, le père Paolo Dall’Oglio. Le père Jacques Mourad devient supérieur de Mar Elian. La spiritualité des deux monastères est inspirée de celle des Pères du Désert. Sur les trois piliers de leur règle (prière, hospitalité et travail), se greffe l’appel à un dialogue spirituel en vérité avec l’Islam. (texte et icône : Elisabeth Lamour)

  St Poemen le grand (+450)

icône contemporaine

"Un frère interrogea Abba Poemen : « Si je suis témoin de la faute d’un frère, est-ce bien de la cacher ? » L’ancien lui répondit : « A l’instant où nous couvrirons la faute du frère, Dieu aussi couvrira la nôtre ; à l’instant où nous la dévoilerons, Dieu, lui aussi, dévoilera la nôtre. "
" La nature de l'eau est molle, celle de la pierre est dure. Une outre suspendue au-dessus d'une pierre, faisant tomber l'eau goutte à goutte, transperce la pierre. Ainsi en est-il de la Parole de Dieu. Elle est tendre et le coeur de l'homme est dur. Mais la Parole de Dieu peut le transpercer."

L’Église copte fait aujourd’hui mémoire d’Abba Poemen, moine du désert d’Egypte, qui vécut au cours des IVe et Ve siècles. Reconstruire avec exactitude sa figure historique constitue l’un des casse-tête les plus complexes de l’hagiographie moderne. Ce qui est pourtant sûr, c’est que Poemen fut considéré comme porteur d’enseignements d’un telle envergure qu’on lui attribua plus du huitième de tout le corpus des Apophtegmes des pères du désert.
D’après cette littérature, il naquit vers 350, vécut dans l’établissement monastique de Scété où il s’était retiré avec six frères, et il entra en contact avec les plus grandes figures spirituelles de ce temps-là. On rapporte de lui des paroles pleines de sens sur le thème du discernement spirituel, qui, selon Poemen, est le fruit de la connaissance de sa propre fragilité et de celle d’autrui. L’humilité seule, donc, le non-jugement, le refus de faire des comparaisons, peuvent conduire un homme à connaître ce qu’il est possible de connaître de soi-même et du frère qui se tient à ses côtés. C’est de cette disposition que jaillissent l’acceptation de l’autre et la miséricorde, qui seules mettent le croyant en chemin sur les traces du Dieu révélé par Jésus Christ.

  Bx Alain de la Roche (+1475)

icône contemporaine

Né près de Plouër sur Rance (Côtes d'Armor) vers1428, il fut un grand prédicateur dominicain, parcourant la France, l'Allemagne et les Pays-Bas pour développer la dévotion du chapelet et fonder des confréries du Rosaire. Il fonda la première à Douai. Il coordonna le chapelet et l’enrichit en y ajoutant les méditations, ainsi que la vie de Jésus et de Marie. Il l’appella le chapelet du Rosaire parce qu’il ressemblait à un bouquet de roses qu’on dépose aux pieds de la Vierge.

  St Pierre Claver (+1654)

icône contemporaine

Il naît près de Barcelone dans une famille de paysans espagnols. Doué, il fait des études chez les jésuites avant d'entrer à vingt ans au noviciat de la Compagnie de Jésus à Tarragone. On l'envoie au couvent de Majorque où il se lie d'amitié avec le frère St Alphonse Rodriguez, le frère portier qui lui parle des Amériques. Alors grandit en lui le désir de partir en mission dans le Nouveau Monde. Au terme de son voyage, il parvient en 1610 en Colombie, à Carthagène, où il devient prêtre. Dans ce port arrivent par centaines les esclaves noirs, entassés dans les cales des navires des négriers. Leur souffrance et leur déchéance sont indescriptibles. Ils sont traités comme des animaux. Il les nourrit, les soigne, les habille, les console, les évangélise. Il se consacre aussi aux condamnés à mort et à tous les plus misérables, quarante ans de dévouement marqués de nombreuses conversions devenu par un vœu spécial "esclave des Nègres pour toujours". L'on estime à près de trois cent mille ceux qu'il régénéra de sa propre main, par le baptême du Christ. Il meurt, épuisé physiquement et moralement. St Pierre Claver est le patron des esclaves, des missions étrangères et des personnes de couleur noire. Il est invoqué pour combattre l’esclavage et pour favoriser la justice inter-raciale.

  Bx Jacques-Désiré Laval (1803-1864)

icône contemporaine

Né à Croth dans l'Eure, il est le fils d'un paysan aisé. Bel homme, très désintéressé et généreux, il se fit médecin et exerça cinq ans en pays normand. Il recouvra une foi vivante à la suite d'une chute de cheval et décide alors de se donner à Dieu. Il entre dans la Congrégation des Pères du Saint-Esprit, est ordonné prêtre en 1838 et envoyé à l'île Maurice en 1841. Il y trouve soixante quinze mille noirs fétichistes que les colons traitent à peu près comme des bêtes. Quand il mourut vingt-trois ans plus tard, ils étaient devenus un bloc compact de chrétiens instruits et pratiquants dont les descendants constituent l'Eglise catholique mauricienne, forte de deux cent cinquante mille fidèles actuellement. Humble parmi les humbles, il mit en oeuvre une des initiatives remarquables qui déterminera tant de conversions : il s'adjoignit des laïcs comme chefs de prière en multipliant les lieux de culte, des catéchistes, des responsables de petites communautés chrétiennes, c'est-à-dire des pauvres, évangélisateurs des pauvres. Le père Laval portait une soutane rapiécée et voyageait à dos d’âne. Il vivait retiré dans un petit pavillon de bois, dans la cour du presbytère pour recevoir ses « chers Noirs », ébahis de s’entendre appeler « Monsieur » ou « Madame ». Le père Laval, d’abord seul puis secondé par d’autres missionnaires, sut guérir et remettre debout, physiquement et moralement tout un peuple que les nantis se plaisaient à considérer comme marginal. Mais plus les succès augmentaient, plus l’opposition croissait. Les blancs le surnommèrent « la grosse bête noire » et le père Laval dut même assurer ses instructions du soir sous la protection de deux policiers. Une fois l’aversion passée, les sentiments des colons blancs évolueront peu à peu vers la confiance et, pour certains, vers une profonde admiration.

  Bx Frédéric Ozanam (1813-1853)

 

Fils de médecin, Frédéric passa son enfance à Lyon, au sein d'une famille chrétienne. Ses camarades d'école sont peu sensibles à l'instruction chrétienne ; il traverse alors profonde crise spirituelle. C'est son professeur de philosophie, l'abbé Noirot, qui l'aide à structurer avec honnêteté intellectuelle et rigueur ce qui sera sa démarche de croyant adulte. Des deuils répétés le rendent attentif à la douleur des autres. Etudiant en droit, puis en lettres à Paris, il s'intéresse aux problèmes politiques et sociaux de son temps. En pleine révolution industrielle, il s'interroge sur le rôle de l'Eglise vis à vis des pauvres, dont le nombre est croissant. Suite à une épidémie de choléra à Paris, il fonde en 1833, avec l'aide de Soeur Rosalie Rendu, fille de la Charité, d'Emmanuel Bailly, journaliste catholique, de cinq de ses amis, les Conférences Saint Vincent de Paul dont les membres apportent amitié, soutien spirituel, aide morale ou matérielle aux familles et personnes seules, en difficulté. Désireux de faire partager sa foi, il est aussi à l'origine des "Conférences de Notre-Dame". Chez cet homme marié et père d'une fille, l'amour conjugal et l'amour paternel font jaillir de nouvelles sources de tendresse et d'attention aux autres. Malgré la maladie qui l'emportera, il se dépense sans compter jusqu'au bout pour son oeuvre, tout en exerçant son métier de professeur à la Sorbonne.

  Bx Francisco Garate Aranguren (1857-1929)

 

Francisco Garate naît dans un hameau du Pays basque espagnol. L’endroit est tout proche du château de Loyola où naquit St Ignace. La famille de Francisco est une famille nombreuse et modeste de paysans. A quatorze ans, il s’engage comme domestique dans un collège de Jésuites à Orduña (Vizcaya). En 1874, il entre comme novice à Poyane (France). Il fait ses premiers vœux le 2 février 1876 et, l’année suivante, se rend au collège jésuite de La Guardia (Galice, Espagne) où il travaille pendant dix ans comme infirmier auprès des enfants et comme sacristain. Puis, il fait ses vœux perpétuels le 15 août 1887 et il est envoyé à Deusto (Bilbao, Pays basque) comme portier de l’Université. Son ‘service silencieux et humble’, si ordinaire, il l’accomplit, au témoignage de tous, de façon extraordinaire, et cela, grâce à une vie intérieure qui ne saurait manquer de produire des fruits apostoliques. Comme le dit le Saint-Père dans son homélie de béatification : Frère Garate donnait « le témoignage d’une grande bonté à l’égard de tous. C’est ce que purent affirmer tant et tant de personnes qui passèrent par sa loge de portier et qui l’appelaient avec affection : ‘Hermano Finuras’ ‘Frère Courtoisie’. Tous à l’université de Deusto : étudiants, professeurs, employés, parents d’élèves, gens de toute classe et condition, virent dans le Frère Garate l’attitude accueillante et souriante, propre à ceux qui ont toujours le cœur fixé en Dieu. » Pendant quarante et un ans, il remplit cette fonction de portier à Deusto et c’est là qu’il meurt en 1929.

   St Alexandre Men (1935-1990)

icône contemporaine

" Peut-être le christianisme s'est-il providentiellement fractionné en différentes tendances ; autrement, il serait sans doute devenu homogène et contraignant. Connaissant la tendance des êtres humains à l'intolérance, Dieu les a divisés pour que chacun, à sa place, dans son jardin, fasse croître ses fruits. Viendra le temps où cette moisson sera rassemblée en un seul grand champ, qui conservera tout le meilleur de la culture spirituelle de l'homme et, à l'intérieur de l'homme l'image et la ressemblance de Dieu. "

A l'aube du 9 septembre 1990, alors qu'il se rend dans sa paroisse pour y célébrer la divine liturgie, Alexandre Men fut assassiné à coups de hache. Il était prêtre du patriarcat de Moscou et animateur de tout premier plan de la renaissance culturelle et spirituelle de la Russie après la chute du régime soviétique. Né en 1935 dans une famille d'origine juive, il avait vécu son expérience de chrétien, dès le commencement au milieu de mille difficultés. Baptisé clandestinement, le jeune Alexandre, en 1958, s'était vu annuler son diplôme de fourreur parce qu'il fréquentait les cercles intellectuels chrétiens. Il fut cependant ordonné prêtre en 1960 et acquit tout seul une culture théologique plus que remarquable, spécialement dans le domaine des sciences de la Bible et de l'histoire des religions. Il maintint un étroit réseau de contacts secrets avec les intellectuels chrétiens dispersés dans l'ensemble du territoire moscovite et développa un ministère pastoral intense dans les paroisses où il fut peu à peu assigné. Partout, il se montra un maître dans la prière et l'amour des Écritures. Maintes fois soumis à des interrogatoires de la part du KGB, il devint le représentant le plus en vue de la renaissance culturelle de l'Église russe vers la fin des années 1980 : de fait, il fonda des universités pour laïcs et des écoles de catéchèse ouvertes au peuple. C'est sans doute pour cette raison, et non pour ses origines juives, qu'un personnage haut placé, après différents avertissements, décida de mettre un terme à son infatigable activité de prédicateur de l'Évangile.

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