8 septembre

(8 références)

 

Nativité de la Vierge Marie

25 x 18 cm (2017)

Les Églises d'Orient et d'Occident célèbrent en ce jour la naissance de Marie, la mère du Seigneur. Comme cela s'était produit pour le Baptiste, dont la naissance fut célébrée en Occident dès la fin du IVe siècle, la primitive Église voulut aussi commémorer solennellement la venue au monde de la Mère de Dieu. La date du 8 septembre est celle de la dédicace de la basilique Sainte-Anne à Jérusalem, érigée sur le lieu où, d'après une vieille tradition, Joachim et Anne, les parents de Marie, avaient demeuré. La fête s'étendit au Ve siècle à Constantinople, et fut introduite en Occident en 701 par le pape Serge 1er qui était d'origine syriaque. La fête de la Nativité de Marie, très chère aux Églises orthodoxes et orientales, fait mémoire de la naissance de celle qui sera "la terre du ciel ", cette femme de notre humanité qui offrit son sein pour que s'accomplît l'incarnation du Verbe dans l'histoire des hommes, inaugurant l'économie du salut de Dieu.

"Par ta nativité, ô Mère de Dieu, la joie fut révélée à l'univers entier, car de toi s'est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, nous délivrant de la malédiction, nous a valu la bénédiction et, terrassant la mort, nous a fait don de la vie éternelle." (tropaire, t4)

« Ô Marie, Vierge heureuse et bénie,
permettez-moi de m'approcher de votre berceau,
et de joindre mes louanges à celles que vous rendent les anges. [...]
Agenouillé devant vous, je vous fais l'offrande de mon coeur ;
Reine du ciel et de la terre, recevez-moi et gardez-moi. [...]
Que vos saintes mains, O Marie,
répandent dans mon coeur avec profusion
l'humilité, l'innocence, la simplicité, la douceur et la charité.

Que ces vertus de votre coeur saisissent le mien
pour que j'appartienne avec vous au Christ, mon Seigneur,
et qu'en lui je sache offrir le bien que je fais et le mal que je souffre… »

(prière anonyme)

  St Adrien et ses compagnons (+306)

icône contemporaine

Officier dans les armées impériales, il fut arrêté et martyrisé avec ses compagnons durant la persécution de Maximien. Cela se passa à Nicomédie, en Bithynie.

 

 

St Corbinien (+730)

tapisserie contemporaine, cathédrale d'Evry

St Corbinien est né à Saint-Germain de Châtres (aujourd'hui Saint-Germain lès Arpajon dans le département de l'Essonne) en 680 où il créa un monastère. Sa réputation grandissant, sa retraite devint un lieu de pèlerinage. En 716, il part pour Rome voir le pape afin de lui demander de reconnaître son œuvre. Ordonné évêque par Grégoire II, il repart en mission en Gaule. Devenu encore plus célèbre il doit se retirer sept ans dans son monastère de Saint-Germain. Il retourne alors à Rome supplier le pape d'être relevé de sa charge. Celui-ci lui demande cependant de continuer son évangélisation. Au cours d'un de ses voyages, pendant la traversée de la Bavière, la légende raconte qu'il fut attaqué par un ours qui dévora son âne. Corbinien, après avoir prié, lui ordonna de lui servir de monture. C'est pourquoi il est souvent représenté accompagné d'un ours. Retenu par Grimoald, prince de Bavière, il s'installa à Freising où il évangélisa la population et fit bâtir une cathédrale. La ville devint le centre de la vie chrétienne bavaroise. Il mourut le 8 septembre 730 au monastère de Weihenstephan, vénéré comme un Père de la Foi.

  Bx Guillaume de Saint-Thierry (1070-1148)

 

Né dans une famille noble de Liège, Guillaume fut envoyé dans le nord de la France pour y étudier les lettres. Comme il s’était persuadé que pour trouver la parole de Dieu contenue dans les Écritures il fallait se libérer des approches érudites et intellectualistes en honneur dans les écoles, Guillaume entra en 1113 au monastère bénédictin de Saint-Nicaise à Reims. Il comprit que Dieu, par son Esprit, est présent au cœur de l’homme et qu’il précède donc les doctes recherches des hommes. Il entreprit ainsi un chemin monastique qui fera de lui, grâce à la rigueur de la méthode qu’il avait acquise dans les académies, un des plus grands spirituels de tout le Moyen Age et, sans doute, le plus éminent chantre de l’amour de Dieu. Vers 1120, il fut élu abbé du monastère bénédictin de Saint-Thierry, mais ne cachait pas son admiration pour le style de vie des cisterciens, grâce aussi à St Bernard de Clairvaux, qu’il avait rencontré quelque temps auparavant et à qui il était lié par des rapports de profonde amitié et de collaboration réciproque. Comme St Bernard lui-même l’avait dissuadé d’abandonner Saint-Thierry pour passer chez les cisterciens, il s’employa alors à réformer la vie de son monastère. Mais, en 1135, il prit sa décision et devint simple moine cistercien à Signy, où il put s’adonner davantage à la rédaction de ses œuvres théologiques et spirituelles, qui allaient connaître une ample diffusion. Désormais très affaibli, en guise de dernier acte d’amour envers son ami de Clairvaux, Guillaume voulut se mettre à rédiger la Vie de Bernard, mais il ne put la terminer, car la mort l’interrompit, le 8 septembre 1148.

  Bse Séraphine (+1478)

 

Sveva Montefeltro était la petite nièce du pape Martin V. A seize ans, elle épousa Alessandro Sforza, duc de Pesaro, un veuf notablement plus âgé qu'elle qui l'avait d'abord bien traitée, puis se mit à la haïr. Son mari avait installé une maîtresse au palais en revenant de guerre, et, de son côté, Suéva l'avait trompé pendant qu'il se battait, complotant même sa mort avec l'aide du seigneur Malatesta de Rimini. En 1457, alors qu'elle a vingt-cinq ans, son mari la force à entrer au couvent des clarisses de Pesaro. Elle ne s'est pas convertie et son époux place des sbires devant le couvent pour empêcher sa fuite. Il vient avec des juges pour lui arracher des aveux sur ses infidélités et ses tentatives criminelles. Elle ne les avoua ni ne les nia, se bornant à garder le silence. Après vingt mois de cette réclusion forcée, elle change de nom en celui de Sérafina, prend l'habit de Ste Claire et se décide de passer le reste de sa vie dans la prière, la pénitence et la paix. C'est ainsi qu'elle vécut les vingt dernières années de sa vie. Elle était abbesse depuis trois ans quand elle mourut. Le pape Benoît XIV la béatifia en 1754 à la demande des habitants de Pesaro, comme quoi une ancienne pécheresse peut devenir une sainte quand elle répond à la grâce de Dieu.

  Saint Thomas de Villeneuve (+ 1555)

 

Originaire de la Castille, fils d'un meunier, il entra à l'université d'Alcala à l'âge de douze ans où il parcourut toutes ses classes d'humanités, de rhétorique et de philosophie. Il fut ensuite professeur à l'Université d'Alcala puis de Salamanque, entrant dans l'Ordre de Saint-Augustin à cette époque. Provincial de son Ordre, il sut se faire aimer et respecter par sa douceur et sa fermeté, attentif à ce que les religieux donnent priorité à la méditation et aux offices divins. Il excella tellement dans un ardent amour des pauvres qu’il dépensait tout pour les indigents, au point de ne pas même garder un lit pour lui. Ce qui lui valut d'être surnommé "l’aumônier" à cause de son amour pour les pauvres. Si grande fut sa réputation que Charles-Quint le nomma archevêque de Grenade. Il resta pauvre dans son palais épiscopal. Trop âgé pour se rendre au concile de Trente, il fut écouté des évêques espagnols qui s'y rendaient. Par ses écrits ascétiques et mystiques, il apparaît comme l’un des plus grands représentants de l’Ecole spirituelle espagnole du XVIème siècle. Il a été canonisé en 1658.

  Bx Frédéric Ozanam (1813-1853)

 

Fils de médecin, Frédéric passa son enfance à Lyon, au sein d'une famille chrétienne. Ses camarades d'école sont peu sensibles à l'instruction chrétienne ; il traverse alors profonde crise spirituelle. C'est son professeur de philosophie, l'abbé Noirot, qui l'aide à structurer avec honnêteté intellectuelle et rigueur ce qui sera sa démarche de croyant adulte. Des deuils répétés le rendent attentif à la douleur des autres. Etudiant en droit, puis en lettres à Paris, il s'intéresse aux problèmes politiques et sociaux de son temps. En pleine révolution industrielle, il s'interroge sur le rôle de l'Eglise vis à vis des pauvres, dont le nombre est croissant. Suite à une épidémie de choléra à Paris, il fonde en 1833, avec l'aide de Soeur Rosalie Rendu, fille de la Charité, d'Emmanuel Bailly, journaliste catholique, de cinq de ses amis, les Conférences Saint Vincent de Paul dont les membres apportent amitié, soutien spirituel, aide morale ou matérielle aux familles et personnes seules, en difficulté. Désireux de faire partager sa foi, il est aussi à l'origine des "Conférences de Notre-Dame". Chez cet homme marié et père d'une fille, l'amour conjugal et l'amour paternel font jaillir de nouvelles sources de tendresse et d'attention aux autres. Malgré la maladie qui l'emportera, il se dépense sans compter jusqu'au bout pour son oeuvre, tout en exerçant son métier de professeur à la Sorbonne.

Alexandra David-Néel (1868-1969)

On entend très souvent parler des grandes découvertes au masculin : Christophe Colomb ou Vasco de Gama. Alexandra David-Néel n’a peut-être pas découvert le Nouveau Monde mais c’est pourtant un personnage qui mérite d’être découvert immédiatement. Alexandra David-Néel semble avoir vécu dix vies, ce qui peut entre autre s’expliquer par son incroyable longévité : cent un ans! Mais pas seulement. Grande voyageuse, tibétologue, journaliste, féministe, chanteuse d’opéra, anarchiste, penseuse, amie du grand géographe Elisée Reclus, exploratrice… Elle a tout fait, et elle semble avoir tout vécu. Dès son plus jeune âge, Alexandra David-Néel s’enfuit : elle fugue constamment pour s’éloigner de son éducation catholique stricte, de ce milieu bourgeois dans lequel elle est élevée, de l’ennui constant dans lequel elle a l’impression de vivre. Sa soif de liberté est telle qu’à l’âge de dix sept ans, nourrie des lectures philosophiques antiques, elle s’enfuit sans le sou jusqu’au bord du Lac Majeur. Sa mère viendra la récupérer quelques jours plus tard. Mais cela ne calme pas ses ardeurs pour autant : un an plus tard, en 1886, Alexandra David-Néel s’enfuit encore. En Bicyclette. De Bruxelles. Pour visiter l’Espagne! En passant par la Côte d’Azur, le Mont St-Michel. Alexandra David-Néel veut vivre le voyage en tant que tel, et non pas seulement se déplacer d’un point à un autre, philosophie qui ne la quittera pas. A sa majorité, elle part pour Paris et Londres, où elle fréquente des sociétés secrètes, les milieux anarchistes et féministes mais aussi son mentor, le géographe Elisée Reclus, premier géographe social et fondateur de la géographie dite « moderne ». Dans les années 1890, Alexandra David-Néel tombe amoureuse au cours d’un voyage, et ce pour toujours, de la magie de l’Inde, de la musique tibétaine, des couleurs et des senteurs de l’Himalaya. Entre deux voyages, elle se marie avec Philippe Néel, autre grand voyageur, puis le quitte : Alexandra David-Néel ne peut pas devenir femme au foyer. Ils resteront cependant meilleurs amis, en témoigne leur très abondante correspondance. Elle est la première européenne a avoir séjourné à Lhassa. Pendant quatorze ans, elle parcourt aussi le Japon, traverse la Chine, la Mongolie, le désert de Gobi. C’est cependant en France qu’elle s’établit, à Digne, dans les Pré-Alpes. Digne devient son fief, d’où elle écrit, médite, et contemple le ciel, peut-être pas aussi pur que celui de l’Himalaya. Elle donne des centaines de conférences à travers l’Europe. Elle repart en voyage à l’âge de soixante ans, pour prendre le fameux Transibérien à Moscou et arriver en plein milieu de la guerre sino-japonaise où les bombardements et les épidémies font rage. Pendant dix ans, elle erre en Chine avec Yondgen, son fils adopté vingt ans auparavant et son compagnon de voyage. Alexandra David-Néel rentre enfin à Digne pour continuer à écrire, à explorer la nature et à camper dans les montagnes au début de l’hiver, alors qu’elle a quatre vingt deux ans. Elle demande même le renouvellement de son passeport à la préfecture peu avant sa mort. Alexandra David-Néel : une femme à l’esprit aventureux mais aussi une grande savante, qui ne demande qu’à être découverte encore et encore…

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